• Dernière modification de la publication :22 mars 2021
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Vous l’aviez lu dans la presse le 17 mars dernier, le Chanoine Guy Agneessens a déposé les armes et est parti paisiblement rejoindre le Père.

Et ce samedi 20 mars 2021, en l’église d’Esplechin, c’est dans un climat de profond recueillement empreint de simplicité et d’émotion que l’Evêque deTournai, Guy Harpigny entouré d’amis prêtres, sa famille, ses filleuls, quelques-uns de ses nombreux amis et connaissances lui ont rendu un dernier hommage et l’ont accompagné vers sa dernière demeure.

Il est certain que si la pandémie actuelle ne nous obligeait pas à respecter tant de restrictions, ils auraient été très nombreux, venant de tous les horizons et de toutes les régions, à vouloir saluer une dernière fois celui qu’ils avaient eu la chance de côtoyer à un moment ou l’autre.

Voici l’hommage que lui rend un de nos paroissiens :

« Dès sa  prime jeunesse –école primaire puis premières années du secondaire- Guy Agneessens était engagé dans les œuvres de jeunesse (le scoutisme).  Déjà, il s’y distinguait par sa débrouillardise, son esprit de finesse, son art de « bricoleur », habile à trouver envers et contre tout les solutions qu’il fallait.

Après l’école primaire (achevée tant bien que mal en pleine période de guerre), il entre en humanités au Collège Notre-Dame de la Tombe à Kain : bon élève, quelque peu frondeur, mais toujours très amical.

Commencent alors ses études au séminaire –philosophie à Bonne-Espérance- pour parvenir à l’ordination sacerdotale après les 4 années de théologie qu’il avait débutées en 1951 : gai luron, compagnon agréable mais déjà un caractère bien trempé !

Ordonné prêtre le 10 février 1957, il est nommé surveillant puis professeur de syntaxe au Collège St-Vincent de Soignies.  Son esprit d’initiative, son sens inné de l’organisation, sa pédagogie d’ouverture l’amènent progressivement à la direction du Collège.

Estimant que les étudiants comme leurs professeurs seraient plus motivés par le sport et dans un contexte ludique, il fonde les « humanités techniques sportives » avec l’appui du Ministère de l’Enseignement auprès duquel il avait entamé de multiples démarches.  Il resta ainsi 22 années dans l’enseignement.

Mais « le pouvoir », disait-il, « est dangereux si l’on s’y installe et demeure attaché trop longtemps ».  Aussi, en 1979, demanda-t-il à son ami et évêque Jean Huard de pouvoir travailler en paroisse.  « Bombardé » curé de St-Paul, il accepta en toute humilité l’immense tâche de doyen principal de Tournai (5 doyennés).  San doute, les plus anciens de St-Paul ont-ils encore en mémoire la première homélie de son installation : « Tous mes prédécesseurs étaient des gens de grande valeur ; aujourd’hui, on vous envoie un « innochint » ! » traduisant par là sa profonde modestie face à l’ampleur de la tâche.  Sa volonté ferme d’aboutir et surtout sa foi profonde lui permirent d’aller de l’avant.  On retient, entre autres ministères, la formation et le suivi de 50 catéchistes, ses partages d’évangile, ses nombreuses rencontres avec prêtres et laïcs, son dialogue fructueux avec les représentant d’autres religions (œcuménisme), les gens de tous bords et de toutes opinons, sans oublier la profondeur des ses homélies toujours empreintes de simplicité.

Après avoir desservi pendant quelques années les paroisses de Jurbise et Erbisoeul, il arriva à Esplechin en novembre 2002, occupant la cure et assurant le ministère pastoral à Esplechin, Froidmont, Lamain et Marquain.

Tous ceux qui l’ont contacté ont apprécié sa bonne humeur, son sens pastoral, son humour constant, parfois aussi ses colères contre toute forme de compromission, colères brèves mais très vite rentrées (« merveilleuse faculté l’oubli, alors que Dieu pardonne toujours », disait-il.

Toutes sortes de gens se sont confiés à lui : théologiens, enseignants, anciens élèves, fiancés, mariés, personnes en détresse morale et affective, jeunes en recherche d’emploi, malades, blessés de la vie, prêtres en difficulté ou en crise, tous bénéficiant de sa présence d’écoute, d’une parole de paix… le plus souvent autour d’un repas fraternel, sans compter les visites aux gens en fin de vie à qui il prodiguait le sacrement de vie en même temps qu’une bonne dose de réconfort.

Nul doute qu’il est parti dans la paix et que son souvenir restera gravé dans nos cœurs. »